Avant notre arrivée au Laos, nous avions repéré l’existence d’une école pour enfants sourds à Vientiane, qui avait l’air fort accueillante ; page facebook, vidéos en langue des signes, accueil d’étrangers (tiens!)…
Mais lorsque il s’est agit de contacter cette école… plus personne ne la connaissait! On s’est rendu à une adresse qu’on avait repérée, et qui s’est avérée être … une école de police 🙂 Là-bas, personne ne savait parler anglais et encore moins nous indiquer l’école des Sourds (bon, ils sont encore en formation on les excuse 😉
Alors direction l’Office du tourisme ! Euh… l’école des sourds vous dites?…. ça me dit quelque chose… Euh… Tiens! Allez plutôt demander à la coopérative d’orthèse et de prothèse des victimes des bombardements de la guerre du Vietnam à Vientiane (!) Franchement, là, on s’est dit qu’on avait beaucoup regressé en anglais.
Bref, après avoir demandé à notre guesthouse, à des français qui tiennent un restau, à l’alliance française, on était à deux doigts de renoncer. Avant-dernier jour au Laos, dernière tentative : et si on allait demander à la coopérative d’orthèse et de prothèse des victimes des bombardements de la guerre du Vietnam ?!
Et là, la chance des chanceux : la femme de l’accueil à qui l’on s’adresse a une amie d’enfance, Sophaphone, qui est… professeure pour enfants sourds à Vientiane !! Elle l’appelle. On lui parle. Rendez-vous demain matin, je viens vous chercher à la coopérative de… ok ! c’est compris !
Finalement, nous avons eu le fin mot de l’histoire : l’école pour enfants sourds a été fermée il y a un an et demi, faute de moyens. Le gouvernement a coupé le financement, estimant que ce n’était pas assez performant, pas assez rentable. D’ailleurs on nous explique que c’est très dur depuis quelques années pour toutes les personnes en situation de handicap au Laos.
Et les enfants sourds? Retour à la maison pour la plupart et en école ordinaire pour les autres, sans aucune aide. D’ailleurs même à l’école pour enfants sourds, Sophaphone nous explique que les gens étaient peu motivés, faisaient des cours sans signe, face à des jeunes qui n’y comprenaient rien.
Elle et quelques adultes ont décidé de ne pas accepter cette situation et ils ont créé un centre d’accueil pour les jeunes sourds. C’est Sophaphone qui gère ce centre, épaulée par ses amis qu’elle encourage à venir aider au centre!
C’est en réalité une maison. Une trentaine de jeunes sourds y sont accueillis : ils y dorment, s’occupent des taches ménagères, des repas, étudient, préparent des biscuits qu’ils partent vendre au marché. C’est avec l’argent de cette vente qu’ils achètent de quoi faire leurs repas ; ils cuisinent et vendent donc des gâteaux chaque jour.
Sophaphone fait tout : elle est professeure, reçoit d’éventuels donateurs, rencontre les autorités et fait la guide pour deux professeurs français qui sont bouche bée.
Ce qui nous étonne le plus ici c’est le calme et la maturité de ces jeunes. Ils ont entre 6 et 20 ans, mais la plupart sont adolescents. Ils signent tous avec un bon niveau, les derniers arrivés signent peu mais ils sont dans un bain de langue des signes qui les fait rapidement progresser.
Ils viennent de tout le pays car il existe une seule autre école pour enfants sourds au Laos et ne repartent que pour les grandes vacances. Les garçons et filles sont répartis en deux dortoirs, ils dorment sur des matelas au sol.
Il règne une très bonne ambiance. Certains préparent le repas de midi quand d’autres sont sur deux tables dehors en train d’étudier ou d’aider les plus jeunes à écrire.
On a l’impression que tout le monde sait ce qu’il a à faire, tout roule sans embûche. Alors nous aussi, on met la main à la pâte : on parle de la France, on parle de géographie, on explique comment on organise notre voyage, on échange des signes, on discute de l’avenir des jeunes sourds en France et au Laos…
…et on prépare des petits gâteaux avec eux 😉
Le financement de ce centre repose sur des donations et l’aide de particuliers : un couple de Suédois paye par exemple le loyer de la maison! Pendant les quelques heures que nous passerons ici, trois personnes ont été reçues par Sophaphone, visiblement pour des aides.
Bref, nous repartons de là heureux d’avoir rencontré ces jeunes, d’avoir assisté à cette expérience et surtout d’avoir écouté Sophaphone : il y a peu de gens comme elle, elle qui a tout compris de l’enfant sourd en venant d’un autre milieu et qui s’est engagée avec une énergie incroyable.
Prix Nobel Adam Delègue à Sophaphone 🙂
Bonjour
Je suis avec beaucoup d’intérêt votre voyage. Et merci pour toutes ces belles photos et vidéos.
J’ai vu des photos de Ventiane, il y a à peine un mois. Tout simplement parce que j’ai deux amis qui y sont passés !!!
Bises
Jean Jacques
Ah décidément on se suit de près avec tes amis !
Merci et bises du Japon cette fois 🙂
Hello les amis,
J’avais pris du retard dans vos articles et photos à cause de la haute saison avec les 4 semaines de vacances scolaires françaises mais tout est rattrapé et je vous suis toujours avec beaucoup d’enthousiasme !!
La rencontre avec cette école : quelle sublime expérience de partage et d’humanité… C’est formidable.
Je vous kiffe graaaave !!
J’espère que tout le monde se porte bien et que vous êtes toujours en pleine forme 🙂
Je vous embrasse très très fort et vous envoie un wagon de neige pour rafraîchir l’ambiance…
Miss U all
Je pense bien à vous
Gros gros gros bisous
Prenez soin de vous !
Coucou Caro et ton copain,
Je viens vers vous suite à ma visite chez ta sœur Sandrine qui m’a donné vos coordonnées.
Trop bien vos photos qui nous replongent dans d’anciens voyages. Je voulais vous parler d’une école au Cambodge que nous avons visité et qui est assez extraordinaire par son histoire et sa vocation. Si vous ne la connaissez pas, allez la voir, ça vaut le déplacement. Il s’agit de l’école PSE « pour un sourire d’enfant ». C’est une école crée par un couple de retraité français qui avait été choqué de voir des enfants cherchant leur nourriture sur les ordures de Phnom Penh. Je vous laisse le soin de découvrir toute cette belle histoire. Aujourd’hui l’école est une des plus grande de la capitale. et permet de former garçon et filles de familles très défavorisées. Vous étiez à Kho Chang, c’est une ile qui nous a beaucoup plu malgré les nombreux serpents et varans rencontrés. Je ne connaissais pas votre site alors je vais maintenant le regarder de plus près. Bises et « bourlinguez » bien. Maurice