Après plus d’une heure de trajet pour parcourir 27km dans la circulation surchargée de Denpasar, nous arrivons par une ruelle peu aménagée à cette petite école pour enfants sourds.
Nous sommes accueillis par la directrice, qui est aussi enseignante, et avec qui nous échangeons en anglais. Elle est accompagnée par Natia, une jeune sourde qui a fait toute sa scolarité dans cette école ouverte depuis 2007 et qui est désormais assistante dans la classe de la directrice. C’est manifestement une grande fierté pour elles et nous avons une discussion autour des parents de ces jeunes sourds, de leurs inquiétudes sur l’avenir de leurs enfants, et nous voyons rapidement à quel point les problématiques et les questions à ce sujet sont universelles.
L’école accueille 83 enfants sourds, de 3 à … ans (apparemment la limite supérieure n’est pas bien définie!), dont certains mettent jusqu’à 2h de route pour venir à l’école. Comme il n’y a pas d’internat (mais c’est à l’étude), les plus éloignés ont 4h de trajet quotidien ! C’est à la fois dû à l’éloignement et à la congestion de la circulation dans Denpasar, où beaucoup de véhicules circulent sur des routes de petite taille. Un grand terrain prolonge les bâtiments, des bassins où les enfant élèvent des poissons (qui finiront frits à la kermesse) et un potager de betteraves et piments.
Nous arrivons par chance le dernier jour d’école de l’année, avant les grandes vacances, qui vont durer un mois. Et c’est le jour du bilan, les parents rencontrent l’enseignant de leur enfant pour faire le point sur leur scolarité. Peu d’enfants sont donc présents, mais nous avons la chance d’échanger avec un groupe de filles de 16-17 ans. Les sourires facilitent la communication et nous nous apercevons que nous nous comprenons assez bien. Nous apprenons les signes locaux de « Bali » et « Indonésie », « oui » et « non », « merci beaucoup » et quelques nombres. La dactylologie se fait ici à deux mains, comme en Inde.
Nous en profitons aussi pour leur montrer nos petites vidéos sur les enfants sourds de Saint Brieuc et c’est toujours un moment plein de sourires et d’étonnement pour les jeunes que nous rencontrons.
Nous rencontrons aussi les autres enseignants, la plupart masculins, et dont quelques uns sont sourds signants.
Les salles sont peu décorées, mais comme c’est la fin de l’année et que les classes sont partagées entre plusieurs groupes, il n’y a malheureusement pas grand chose aux murs !
Mais l’essentiel était de se rencontrer, d’échanger avec ces jeunes et de voir encore une fois les efforts consentis par les enfants sourds et leurs famille pour une scolarisation adaptée ; la directrice nous propose de passer les revoir quand nous reviendrons en Indonésie, mais ce n’est pas au programme dans l’immédiat ! 😉