On avait entendu parler de cette école Montessori sur les réseaux sociaux, notamment à cause de son architecture très ludique : un grand toit circulaire en bois sur lequel les enfants peuvent jouer, des espaces vitrés, un lieu imprégné de la philosophie Montessori.
Mais la visiter n’est pas chose facile, c’est même normalement impossible ! Et lors de notre demande par mail, on nous répond que non, on ne la visite pas… ah, à moins que vous veniez ce vendredi, nous organisons une visite pour des institutrices venant de Russie ?… Alors c’est parti pour nous, spasiba !
Nous sommes attendus à 10h, nous avons plus d’une heure de transports en commun pour y arriver et après 2 changements de trains nous finissons en marche rapide à travers les maisons particulières et les rizières de la lointaine banlieue de Tokyo… pour arriver pile à l’heure, en sueur;)
Nous sommes accueillis et dirigés dans une salle avec Irina, Kristina et les autres pour la projection d’un film, avant d’être rejoints par le directeur, très jovial, qui nous parle de… Biarritz ! C’est lui qui va nous accompagner pendant la visite de l’école.
Le directeur est au cœur de la vie de l’école : en effet, son bureau est entièrement vitré et tourné vers la cour de l’école, la porte vitrée est coulissante et s’ouvre entièrement : ainsi quand il fait beau, le directeur peut ouvrir son bureau sur la cour, observer et discuter avec les enfants 😉 D’ailleurs ce bureau n’est pas cloisonné et s’intègre complètement dans l’espace des autres professionnels. La hiérarchie est gommée, ce qui est assez révolutionnaire surtout au Japon 🙂
L’école est très accueillante, construite en grande partie en bois et son toit circulaire de 200 m de circonférence est accessible aux enfants. Elle a fait la réputation de son architecte-designer, alors inconnu mais qui est depuis une star au Japon. Les enfants sont libres de jouer sur le toit, dans les arbres, dans des filets, ou de descendre par un des toboggans pour aller jouer en bas dans l’herbe, dans les tas de feuilles, dans le sable, ou même pour jouer avec l’eau.
Nous avons d’ailleurs assisté à un jeu de récréation qui impliquait une quinzaine d’enfants : ils jouaient à construire des canaux et des barrages dans le sable et on sentait un esprit de coopération très fort ; certains faisaient la navette jusqu’à la fontaine avec des seaux pour alimenter les canaux… Tim et Lei se voyaient déjà jouer comme ça avec leurs copains !
Ici, la priorité est de jouer librement, et si on se salit, chacun a des vêtements de rechange 🙂 Les enfants et les adultes ne se soucient pas du tout de ce détail.
D’après le directeur, la forme de l’école et ses équipements aident les enfants à apprendre et accentuent le côté « libre » et créatif des élèves, qui s’en donnent en effet à cœur joie.
Au Fuji kindergarten, il y a 600 élèves et 50 professionnels, mais on a le sentiment d’un établissement à échelle humaine. Il y a plusieurs enseignants anglophones, qui parlent aux enfants en anglais, car l’apprentissage de l’anglais est l’une des priorités de l’école. D’ailleurs la devise de l’école est « Help me to do it myself ». Et malgré le nombre d’élèves, tout a l’air de « rouler » tranquillement, enfants comme adultes sont souriants et détendus.
Comme dans la plupart des écoles au Japon, les élèves mangent dans leur classe, le repas est apporté directement dans la classe, où ils mangent rapidement, en environ 20 minutes. Ce sont aussi les élèves qui s’occupent du rangement de leur classe et du ménage, comme dans toutes les écoles au Japon. Ils portent un uniforme, là aussi comme partout au Japon.
Les enfants enlèvent leurs chaussures pour entrer en classe : ils sont pieds nus ou en chaussons. Les tables sont souvent disposées en îlots, mais nous avons pu voir un moment de classe plus « magistral » avec un enseignant au commande qui semblait « faire la classe » et d’autres moments où les élèves étaient en autonomie totale : ils se servaient parmi les activités à faire et s’asseyaient à la place de leur choix pour travailler.
Il y a aussi deux poneys et un très grand potager ! Tim et Lei ont pu tester les jeux dans les feuilles mortes et la paille, caresser les poneys …
… et finalement ils avaient très envie de s’inscrire dans cette école !!